slow travel par Elodie Flavenot
Podcast Voyageurs et Expatriés

Le slow travel par Elodie F

Cette semaine, j’ai eu la chance d’interviewer Elodie, illustratrice nomade qui est une adepte du slow travel (=voyager lentement). Connaissais-vous cette expression ? Elodie s’est prêtée au jeu de nous expliquer ce principe de voyage ✈️.

Sa vision du slow travel mêlé à sa créativité

Cela fait des années que je ralentis mon rythme lors de mes voyages. Je pense qu’aujourd’hui je peux parler d’explorations, d’un mode de vie. En réalité, j’essaie d’être à l’écoute de mon corps et pour être en phase avec ma créativité, j’ai de plus en plus besoin de prendre le temps de me connecter à la nature et aux autres. 

Pour moi, voyager lentement c’est : observer, écouter, constater, interagir, apprendre, prendre le temps de vivre et conscientiser ses gestes au quotidien… tout cela sans juger, du moins essayer. C’est également ralentir, se dire que l’on ne doit rien à personne mais c’est aussi expérimenter et s’adapter à une nouvelle culture. La respecter, et mettre de côté son mindset occidental pour une meilleure acclimatation.

Si j’observe de plus près ma façon de voyager que je considère comme lente, je dirai que je la vis plus ou moins en trois étapes. 

La première phase est la phase de découverte et d’apprentissage

Finalement je ne produis pas tellement, je me nourris principalement de ce que je vis comme expériences avec autrui ou seule. C’est extrêmement stimulant voir fatiguant; en général les idées fusent et je prends soit des notes soit des croquis ou encore, je prends des notes vocales. Je suis extrêmement stimulée par mes 5 sens et par la façon dont mon corps et mon mental interagissent dans l’environnement où je me situe. Cela fait parti de mon processus de créativité, je dirais même que c’est la phase la plus importante. 

La deuxième phase est la phase de transition

Je reste dans l’exploration tout en commençant la production. À ce moment-là je me mets dans ma bulle pour créer tout en restant connectée aux autres. Cela peut être très fatiguant mais je prends vite l’habitude. Je peux donc travailler de n’importe où ; un aéroport, une station de bus, un Hostel ou il y aura beaucoup de monde autour de moi…

La phase finale du slow travel, la routine

La phase suivante est celle où je ressens le besoin de m’ancrer, où je suis plus introvertie. Je ressens le besoin de me créer une nouvelle routine pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois. J’aime ressentir le fait que “c’est l’endroit idéal” pour me poser. J’aime être entourée tout en gardant mon espace personnel. Rencontrer les gens du village et sentir un instant que je fais moi aussi partie de ce village. Enfin, je vais pouvoir me poser pour travailler et commencer à digérer tout ce que j’ai vécu les semaines précédentes, tout en continuant mes exploration de manière plus approfondie. J’aime découvrir d’autres cultures et façon de penser que la mienne, et se poser et vivre avec les personnes locales est la meilleure manière pour moi de m’imprégner et de comprendre les relations humaines. C’est pour moi un besoin que je ne sais pas encore expliquer. 

Mais qui est-elle ?

« J’ai passé les 4 premières années de ma vie dans le nord de la France près de Lille. J’en ai encore des souvenirs !). J’ai ensuite grandi dans un tout petit village en Lorraine que j’ai quitté pour des études artistiques dès mes 15 ans. Je me suis orientée vers un bac anciennement appelé Bac STI arts appliqués. J’ai continué sur des études supérieures dans le graphisme en BTS puis à l’Institut Supérieur des Beaux Arts de Besançon.

Après l’obtention de mon diplôme à 24 ans, je me sens comme étouffée, bloquée dans mon corps. J’avais cette forte sensation de ne pas être à ma place, d’être à contre courant de ce je pensais que la société voulait de moi...

J’ai cumulé plusieurs emplois pendant un an tout en entamant un travail thérapeutique avec mon psychologue. Cet accompagnement et cette quête de moi-même a duré l’équivalent de 6 années consécutives. Une relation et un travail intense qui a évolué et grandi dans différents pays. Quelle richesse ! Ce travail m’a permis d’être plus à mon écoute. C’est grâce à cet accompagnement et à ma curiosité à aller à l’encontre des Autres que j’ai développé ma sensibilité artistique.

Enfin lancée dans le slow travel !

Petit à petit, j’ai osé peindre et dessiner à nouveau, j’ai commencé à montrer mon travail sur les réseaux… J’ouvrais mon monde en toute simplicité et avec authenticité tout comme je montrais mes expérimentations artistiques, mes progrès et mes interrogations. Aujourd’hui, j’arrive à dire que je suis artiste-illustratrice et nomade. La frontière entre mon style de vie en mouvement permanent et mon travail vont de paire. Sans ce travail sur moi-même et ce style de vie je ne serai pas l’illustratrice que je suis aujourd’hui…

Cela m’aura pris des années mais je suis contente de ce chemin parcouru. J’ai encore de nombreuses choses à vivre ainsi que de belles découvertes sur moi-même et le monde. »

Merci Elodie pour toutes ces explications, j’espère que cela donnera envie à d’autres de suivre ce chemin. De prendre le temps d’apprécier le temps présent sans aller à 100 à l’heure.

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slow travel par Elodie Flavenot

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